Voici un article de la Provence, publié le 31/01/2022.

C’est une nouveauté dans Ia boîte à outils de Ia mesure de la qualité de l’air. Utilisés durant les deux derniers étés dans la baie de Marseille et Ia rade de Fos-sur-Mer par Atmosud, dans le cadre d’une étude baptisée « Scipper », en projet à Fos-sur-Mer où l’association ADPLGF présidée par Daniel Moutet met au point un appareil avec la société Cambulle et I’lnstitut écocitoyen, les drones ne vont pas encore tout révolutionner. « Mais vont permettre d’améliorer nos connaissances sur la pollution, explique Philippe Chamaret, directeur de I’Institut écocitoyen de Fos.

Notamment pour mieux comprendre les changements chimiques qui se produisent à la sortie d’une cheminée industrielle, lorsque le gaz émis entre en contact avec l’air. Le projet fosséen, ambitieux, encore au stade expérimental, résonne avec l’étude d’Atmosud:  » Il s’agissait d’étudier la pollution émise par des navires en marche, et pas seulement amarrés port de Marseille » , commente son directeur Dominique Robin.

Les données de l’été 2021 sont encore appelées a être analysées par des scientifiques, celles de 2020 ont apporté leur lot d’enseignements. C’est les raisons ont permis de vérifier la faisabilité du procédé, et d’avoir des premiers résultats, note Dominique Robin. Ils complètent les contrôles faits à bord, permettent de vérifier que les navires utilisent des carburants à la bonne teneur en soufre. »

Des études de l’État à venir sur le lien entre cancer et pollution

Ces nouvelles études abonderont la littérature sur la qualité de l’air dans les Bouches-du-Rhône. En 2018, l’étude Scenarii, pilotée par l’État, la plus complète à ce jour. avait pu démontrer toute la complexité du phénomène particulièrement dans une large moitié ouest du département, englobant la zone Fos-Étang de Berre. Si l’industrie est souvent montrée du doigt. avec ses panaches et ses incidents qui émaillent la vie quotidienne des habitants, la circulation automobile n’est pas en reste. Marseille est concernée, et la pollution suit particulièrement les tracés des autoroutes, comme des villes les plus fréquentées.

Les liens entre pollution de l’air et impact sur la santé ne faisant plus de doute, l’agence régionale de santé doit lancer dans les mois qui viennent un registre des cancers. Autant de données qui peuvent faire peur, ou donner une image négative de la qualité l’air à l’ouest des Bouches du Rhône. « Il y a un vrai paradoxe entre la perception de notre zone, et la qualité de vie qui est proposée aux habitants, note cependant Jean Hetsch, maire de Fos-sur-Mer, avec ces services qui n’existent pas forcément ailleurs, à des pour souvent réduits au maximum. »

Dans des villes, qui ont prospéré au pays de l’or noir et de la sidérurgie, souvent auréolées de labels « verts » (quatre fleurs pour Istres et Martigues, pavillon bleu à Fos comme ailleurs), conjuguer industrie et présentation de l’environnement est un challenge qui dure depuis des dizaines d’années. Mais le chantier de la qualité de l’air perdure, avec des nouveautés attendues, et des débats apaisés notamment grâce au dispositif « Réponses », qui permet depuis deux ans de concilier attentes de la population et actions des industriels.